Oser dire non au bureau

Oser dire non au bureau est souvent perçu comme un défi au sein de l’environnement professionnel, . La peur de décevoir, la crainte de l’autorité ou simplement le désir de bien faire peuvent nous pousser à accepter toutes les demandes qui se présentent, même celles qui dépassent nos limites. Cependant apprendre à poser des limites et à oser dire non de manière assertive est essentiel pour préserver sa santé mentale, maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et s’affirmer en tant que professionnel respecté. Voici un guide en plusieurs étapes que préconise Ana Fernandez coach professionnel pour apprendre à oser dire non au bureau tout en préservant de bonnes relations professionnelles.

Prendre conscience de son fonctionnement

Dans un premier temps, il est important de prendre conscience de son propre fonctionnement. Souvent, nous disons oui par habitude, sans réfléchir aux conséquences ou à nos propres limites. Prendre conscience de cette tendance est la première étape pour pouvoir la modifier.

Identifier les schémas de comportement

    1. Reconnaître les signaux d’alerte : Prenez conscience des moments où vous vous trouvez à dire oui alors que vous voudriez dire non. Cela peut se manifester par des sentiments de frustration, de ressentiment ou de stress face à une demande supplémentaire.
    2. Analyser les motivations : Explorez les raisons qui vous poussent à toujours dire oui. Est-ce par peur de déplaire à votre supérieur ? Par besoin de validation sociale ? Par habitude de ne pas vouloir contrarier les autres
    3. Observer les schémas récurrents : Identifiez les situations dans lesquelles vous êtes le plus enclin à dire oui malgré vos propres besoins. Est-ce lors des réunions d’équipe ? Lorsque vous êtes sollicité en dehors des heures de travail ? Lorsque vous vous sentez sous pression ?
    4. Évaluer les conséquences : Prenez du recul pour évaluer les conséquences de votre comportement. En disant toujours oui, compromettez-vous votre bien-être, votre productivité ou votre équilibre vie professionnelle et vie personnelle
    5. Prendre des notes : Tenez un journal de bord pour noter chaque fois où vous avez dit oui alors que vous auriez préféré dire non. Analysez ces situations pour repérer les schémas récurrents et les motifs sous-jacents à votre comportement.

Écouter ses émotions

    1. Identifier les signaux émotionnels : Soyez attentif aux émotions qui surgissent lorsque vous vous trouvez dans des situations où vous devez dire oui alors que vous préféreriez dire non. Est-ce de la frustration, de l’anxiété, de la colère ou un sentiment d’overload ?
    2. Analyser les déclencheurs : Identifiez les événements ou les circonstances qui déclenchent ces émotions. Est-ce lorsqu’une nouvelle tâche est ajoutée à votre charge de travail ? Lorsque vous devez travailler tard ou le week-end
    3. Accueillir les émotions : Plutôt que de les refouler, accueillez vos émotions avec bienveillance. Elles sont des indicateurs précieux de vos limites et de vos besoins. Prenez le temps de les ressentir pleinement et de les comprendre.
    4. Analyser les messages : Interrogez-vous sur les messages que vos émotions vous transmettent. Qu’est-ce que votre stress ou votre anxiété essaient de vous dire ? Peut-être que c’est le signe que vous avez trop de responsabilités ou que vous avez besoin de plus de temps pour vous-même.
    5. Agir en conséquence : Une fois que vous avez identifié vos émotions et compris ce qu’elles essaient de vous dire, prenez des mesures pour agir en conséquence. Cela peut impliquer de dire non à une demande supplémentaire, de demander de l’aide ou de revoir vos priorités.

Décrypter les raisons de sa docilité

Une fois que nous avons pris conscience de notre fonctionnement, il est important d’identifier les raisons profondes qui nous poussent à être dociles au travail. Cela peut remonter à des expériences passées, des croyances limitantes ou des schémas familiaux.

Explorer les origines

    1. Rétrospective sur l’enfance : Revenez sur votre enfance et examinez les modèles de comportement que vous avez observés chez vos parents ou tuteurs. Ont-ils tendance à toujours dire oui aux autres ? Ont-ils montré des difficultés à poser des limites ?
    2. Identification des influences familiales : Analysez comment votre éducation et votre environnement familial ont façonné votre attitude envers le fait de dire non. Peut-être avez-vous été encouragé à toujours être serviable et accommodant, ce qui rend difficile de refuser les demandes des autres.
    3. Reconnaissance des expériences passées : Réfléchissez aux expériences passées qui ont pu influencer votre propension à dire oui. Avez-vous vécu des situations où dire non était mal vu ou mal perçu ? Ces expériences peuvent laisser des traces durables dans votre comportement actuel.
    4. Évaluation des traumatismes émotionnels : Explorez les éventuels traumatismes émotionnels ou événements marquants de votre passé qui pourraient influencer votre capacité à poser des limites. Ces événements peuvent inclure des situations d’abus, de manipulation ou de rejet qui ont rendu difficile l’affirmation de soi.
    5. Comprendre les schémas récurrents : Une fois que vous avez identifié les origines possibles de votre comportement, cherchez des schémas récurrents dans votre vie où ces modèles se reproduisent. Cela peut vous aider à mieux comprendre pourquoi vous avez du mal à dire non dans certaines situations spécifiques.

Neutraliser les mécanismes inconscients

Une fois que nous comprenons les raisons profondes de notre docilité, nous pouvons commencer à neutraliser les mécanismes inconscients qui nous poussent à dire oui lorsque nous voulons dire non. Cela peut impliquer de remettre en question nos croyances limitantes, de travailler sur notre estime de soi et de pratiquer des techniques de gestion du stress.

Bannir le « oui » automatique

Maintenant que nous avons identifié nos schémas de comportement et compris les raisons de notre docilité, il est temps de commencer à changer notre façon de réagir aux demandes professionnelles. Cela implique de bannir le « oui » automatique et d’apprendre à poser des limites de manière assertive.

Prendre le temps de réfléchir

Avant d’accepter une nouvelle demande, prenez le temps de réfléchir et d’évaluer vos propres limites et priorités. Ne vous sentez pas obligé de répondre immédiatement. Prenez le temps de considérer la demande et de décider si elle correspond à vos besoins et à vos objectifs professionnels.

Apprendre à dire « non » avec tact

Lorsque vous décidez de dire non, assurez-vous de le faire de manière respectueuse et professionnelle. Évitez d’être trop brutal ou de vous justifier excessivement. Soyez clair et concis dans votre refus, mais aussi ouvert à la discussion et à la recherche de solutions alternatives.

Parler franchement

Enfin, il est essentiel de communiquer ouvertement avec vos collègues et vos supérieurs sur vos propres limites et besoins. Expliquez-leur que vous apprenez à poser des limites et que vous avez besoin de leur soutien pour y parvenir. En étant transparent sur vos intentions et vos besoins, vous renforcez votre crédibilité et votre respectabilité professionnelles.

Exemples de messages de refus :

    • Situation : Demande de traitement d’un dossier supplémentaire
      Réponse : « Je comprends l’importance de ce dossier, cependant, je suis actuellement engagé dans plusieurs projets urgents. Pourrions-nous discuter des priorités et de la meilleure manière de gérer cette nouvelle tâche ? »
    • Situation : Sollicitation pour une réunion de dernière minute
      Réponse : « Je suis désolé(e), mais j’ai déjà des engagements prévus pour cet après-midi. Serait-il possible de reporter la réunion à une date ultérieure ? »
    • Situation : Proposition de prendre en charge un projet supplémentaire Réponse : « Je suis flatté(e) que vous pensiez à moi pour ce projet, cependant, je suis actuellement pleinement engagé(e) dans mes responsabilités actuelles. Peut-être pourrions-nous explorer d’autres options pour sa réalisation ? »

Conclusion : Oser dire non au bureau

Oser dire non au bureau est un processus progressif qui demande de la conscience de soi, de la pratique et du courage. En identifiant ses schémas de comportement, en comprenant les raisons de sa docilité et en apprenant à poser des limites de manière assertive, chacun peut progressivement renforcer son estime de soi et sa capacité à gérer efficacement son travail. Se rappeler que oser dire non ne signifie pas être égoïste ou impoli, mais plutôt prendre soin de soi-même et respecter ses propres besoins et limites.

Pour aller plus loin …

Explorez les conseils pragmatiques d’Ana Fernandez coach professionnel pour oser dire non au bureau. Plongez dans son livre « Maîtriser sa communication verbale et non verbale» dès maintenant pour développer une stratégie de communication assertive.

Contactez-moi